Un cake au citron

Je reçois le texte de Isabelle.
J’écris un autre texte pour m’approprier les mots et l’émotion.
En écrivant, j’essaye de visualiser.
En visualisant, se créent des images, des résonances.
Je tiens quelque chose.

Deux petites idées émergent et commencent à prendre forme.
Aussitôt, l’une s’atrophie et l’autre s'affirme.
Je passe deux jours à observer cette idée fleurir dans mon esprit, suivre son évolution spontanée et voir les couleurs qu’elle prend. Elle se bat presque seule pour survivre et moi, prise par d’autres affaires et histoires plus “sérieuses” je me contente simplement de l’observer sans trop m’investir. Passivement, I was trusting the process ou trusting la phrase qui dit trust the process.

C’est le troisième jour.
L’idée me semble maigre, petite, not enough, encore fébrile.
Il est vraiment temps que j’intervienne.
Je mets en marche les moteurs.
Brainstorming
Tout part dans tous les sens.
La tempête a davantage fragilisé la petite fleur et amené dans le jardin des éléments étranges qui sont attrayants à première vue, mais superficiels dans le fond.
Seule la petite fleur me semble pertinente, parce qu’elle est ancrée dans son jardin. Le reste est fake.

Une journée s’est écoulée.
Quatrième jour, je fais le ménage après la tempête.
Puis fatiguée je m’assois à côté de ma fleur, ma première idée.
Murmure “première idée, meilleure idée.”
Je n’ai pas été assez bienveillante avec toi, je reconnais.

Prête à tout lâcher ou à tout sauver.
Je reprends mon texte.
Je souligne quelques phrases.
Je prends mon portable et je vais chercher les bonnes images.
Des plans fixes, de toute façon je n’ai plus le temps.
Escale en cuisine, je pique un morceau du gâteau d'hier pour combler un petit creux.
Le gâteau tiens !
Je monte les images.
Puis je m’assois au piano.
Je regarde la vidéo et j’improvise en parallèle.
La deuxième fois, j'enregistre.
La troisième est la bonne. Le son est ajouté à l’image.
La sauce prend ! Comme le gâteau sans oeufs a pris !

Je crois que j’ai tout sauvé.