C’est la nuit, mon fils se réveille dans sa chambre, je vais le chercher, je le pose à côté de moi dans mon grand lit, impossible de me rendormir. Je finis par allumer mon téléphone, 2h du matin, mes mails, le mail de Vincent, un fichier son en pièce jointe. J’écoute pour la première fois, qualité téléphone, volume assez bas, mon fils dort à côté, c’est la nuit. Je chope des bribes, je loupe des bribes, frustration, infusion nocturne de bribes. Au réveil je m’offre une vraie écoute, j’entre dans la journée, les enfants, le reste. Une autre écoute, deux jours passent. Infusion, propositions à moi-même, je ne décolle pas de l’image de la grand-mère dans sa cuisine, je m’y jetterai. Pendant deux jours la phase d’écriture s’insinue dans les interstices du quotidien, à l’aube avant le réveil des enfants, entre deux temps de travail, hésitations, doute sur la piste empruntée et puis le jour de l’échéance j’appuie sur le champignon, j’y vais à fond, je tente des trucs, je finalise l’écriture et enregistre, montage et hop il est l’heure d’envoyer aux suivantes.
Eloïse Plantrou
Crest
(France)