Pas de bourrée
Pas de bourrée
Ça retient
Pas seulement la nuit
Ça retient le jour l’entre deux, les pourtours
Ça retient
Ça
Son corps, ses copaux, sa maison, ses vitraux, ses tomettes, sa raison
Son écorce, ses lichens, sa franche épaisseur, ses langueurs
Ça retient
Son histoire, leur silence les contenances les attentes les démences
Les fissures en latence
Ça retient
Sa sagesse la vie sa folie ses amours ses envies
Et ça fige
Et ça pèse
Et ça presse et ça brûle
Puis ça fond
Sous les masses de nuage et la brume en virgule
Et ça fond
Le regard dans les flaques et la nage sans palme
Le miroir comme jauge, ça patauge
Ça
Son corps, ses copaux sa maison ses vitraux ses tomettes sa raison
Et ça fond
Son écorce, ses lichens, sa franche langueur et toute l’épaisseur
Et ça presse
Ça s’en vient
C’est hier, c’est maintenant, c’est demain, c’est à ça, ce p’tit rien, ça s’en vient
Alors, elle patiente, elle attend, elle nourrit et respire et en rit
Et en pleure, et en pleure
Elle survit, elle se dresse puis s’affaisse
Ralentit
Accélère
Ralentit accélère ralentit
Ça s’arrête
Elle guette, elle guette
Le p’ti rien, ce moment
Où
Dans son corps, sa maison, ses vitraux, ses tomettes, sa raison
Tient, ça tient
Alors,
Son écorce, ses lichens
Ses désirs, ses passions, ses envies ses besoins sa maison
Iront rencontrer les oiseaux de lisières et les arbres à chanson
Pour que ça
Oui ça
S’étende à foison
Car ça tient
Ça tient
Ça tient
Ça tient
Ça tient…